- Photographies : Antoine d’Agata
- 64 pages
- 14 x 21 cm
- 31 photographies en bichromie noir et argent
- Cousu collé, dos nu + jaquette
- 25 € – 500 €
- ISBN : 979-10-92265-68-2
Une édition spéciale
Cette version de collection est proposée dédicacée, accompagnée d’un tirage original numéroté et signé.
Une image tirée en 10 exemplaires sur Hahnemühle fine art est disponible, format 15,8 x 21 cm dans un format papier 18 x 23 cm, au prix unitaire de 500€
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The book
Les vies de A et de ses personnages sont ces chemins heurtés, chaotiques et funambules, qui ne s’éprouvent qu’au bord du vide. Elles se croisent, s’enlacent et se blessent dans leur exil permanent. Leur sens réside peut-être dans l’errance, l’au-delà de soi, l’au-delà des corps, l’épuisement du désir. Une expérience extrême de la liberté. Il est alors évident que la route, ce non-lieu, à chaque borne tourné vers l’ailleurs, devienne le temps d’un voyage, le théâtre pathétique de la vie. A entre dans la danse, sans autre choix que sa propre dissolution, son propre éclatement, au long de la grande route. Il charrie avec lui des lambeaux de réminiscences, des peurs maladives. De son histoire, comme de la route, ne restent alors que des mots, des images, emportées par le traffic, le grand flux incessant, l’éternelle spirale.
Jean-Baptiste Del Amo.
Mai 2014: Frontière italienne / Passo della Morte / Source du Pô / Sur la France et l’Italie, le soleil descend… Un amas de rochers et de buissons, un seul; un amas de terre, avec des pics, des creux, des courbes… En face la montagne, le pas de la mort, le saut de la Mort. P. P. P. / A: Unni cci persi i scarpi u signuri… Le monde s’ouvre à moi dans un souffle. Mon corps balance dans le vide. Je suis là où je veux être. Image fixe. Ne pas tomber. Penser ses entrailles. Approcher mes lèvres. Ce sera comme renoncer à un vice, voir resurgir dans le miroir un visage défunt, écouter des lèvres closes. Nous descendrons dans le gouffre, muets. Je revois son visage. Goût de sang dans la bouche. Là, nait le fleuve qui purifie les hommes de la mort. La montagne se fond dans l’air rouge. L’odeur de la viande ne me quitte pas. Lui est là, qui a pleuré pour moi, ou à cause de moi.CARTA AL PADRE: Solos tú y yo, e irremediablemente unidos por la muerte: torturados aún por fantasmas que dejamos con torpeza, arañarnos el cuerpo y luchar por los despojos del sudario, pero ambos muertos, y seguros de nuestra muerte. L. M. P. / LETTRE DE V (1956): Mon âme, comment tu as pu m’abandonner comme ça… Comme si j’étais mort… Comment es-tu devenue comme cela ? Tu me caches quelque chose… Parle ! À quoi penses -tu ? Crois-moi, je suis fatigué de vivre, je n’en peux plus… Depuis quelque temps ton amour est si froid et distant… / JOURNAL DE M (Dimanche 20 Avril 2008): restée seule toute la journée. / A: Invoquer le corps vécu, quitter l’espace de la représentation, pénétrer celui de la sensation! Investissement de la vie, même improductive, stérile ou inconsommable! / JOURNAL DE L: Je suis montée dans la chambre, la porte était ouverte. Dans le couloir, les bruits de la femme de ménage. Il n’y avait plus de traces de toi, le lit était fait, les serviettes changées. Pour un instant je suis devenue le rythme des tes actes dans cet espace circonscrit, la ceinture serrée autour de ton bras, la morphine dans tes veines, l’absence de bagages, et toi, toujours prêt à être ailleurs. Quelques heures plus tard, un éclat de rire inconnu derrière la porte fermée. Je voudrais t’aimer, te haïr, t’embrasser, te caresser, te baiser, t’offrir chaque centimètre de mon corps, chaque recoin de mon esprit… Les hommes marchent sans bruit… les os du corps… l’animal se glisse là où la hache va tomber… que les hommes meurent… chacun courrant après sa propre solitude. / JOURNAL DU 08/05/14: Il était revenu dans la vie parce qu’il n’avait pu supporter la solitude de la mort. / MAIL DE T: Jeudi 29 Mai 2014 19:29:45 – 0500: L’Océan Pacifique est agité… tumultueux, plein de tempêtes. S’assurer de la peur, invoquer un voyage obscur. Quelle est la vérité de tout cela? Donner un nom à ce qui ne peut être nommé. Quel est le risque? La mort est-elle irrésistible? Tout devient absurde… tisser le fil de la vie… tu n’es pas là…